ABADER (S'), verbe pronom.
ÉTYMOL. ET HIST. − Terme région., francisation de
abada « donner le large au bétail, en le faisant sortir des étables pour le mener paître », terme fr.-prov. (Savoie, Dauphiné, Lyonnais, Forez, Bresse) passé en Suisse : Genève, Valais, Fribourg, Vaud, voir
Gauchat, Jeanjaquet, Tappolet,
Gloss. des patois de la Suisse romande s.v. abada; fr.-prov.
abada, dériv. de l'a prov.
badar « ouvrir, bailler » (
Elucidari de las proprietaz de totas res naturals, fol. 248 ds
Rayn. Badan, la boca recuelh ayre), du lat.
batare « être ouvert »; voir
bayer.
Appliqué seulement au bétail à l'orig.,
abader (s') a élargi ensuite son champ [
cf. sém. et aussi
FEW s.v. batare, Grenoble : « faire sortir, mettre dehors » d'où « enlever la vanne (d'un canal), sortir de son lit (rivière), sortir de chez soi, sortir du nid (oiseau) »], dans la région du Sud-Est.